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Décès d'André Daguin: le terroir gascon perd un de ses ambassadeurs
André Daguin n'est plus. Il nous a quitté le 3 décembre, à Auch, la ville qui l'avait vu naître il y a 84 ans. La maladie, celle qui frappe impitoyablement, hélas, toujours plus forte que la médecine, a eu raison de cet ambassadeur de la gastronomie et de la culture gasconnes. Je le vois, je l'entends encore accueillir chaleureusement les convives, les conseiller sur les mets de sa carte prestigieuse, avec sa voix empreinte des couleurs du pays, et l'oeil vif, dans la salle de restaurant de l'Hôtel de France à Auch. Il était le porte drapeau d'une certaine idée du terroir, de l'esprit du Sud-Ouest, soucieux de sa profession, certes -ce qu'il a prouvé à la tête du syndicat de l'hôtellerie- mais aussi préoccupé par le sort des acteurs de base de la gastronomie et de l'art culinaire, c'est-à-dire les agriculteurs, et les éleveurs de palmipèdes. Il leur apporta un sérieux coup de pouce en une époque où on ne savait que faire de la viande des canards à foie gras en inventant, ou en relançant, le magret. Une réussite, cette pièce largement consommée étant même considérée aujourd'hui comme une spécialité traditionnelle du sud-ouest. André Daguin qui, ces derniers temps s'était engagé dans le mouvement de défense des traditions, fort de son franc parler, et de ses formules imagées, était un ardent mousquetaire combattant pour la préservation de ces valeurs. Il aura bien rempli son temps en ce monde.
Gilbert Garrouty

L'hommage du CIFOG
"Les professionnels du foie gras tiennent à rendre hommage à un grand Monsieur de la gastronomie française : André Daguin, qui vient de s'éteindre dans sa 84e année. Généreux, passionné, engagé et d'une grande humanité, le Chef gascon étoilé a œuvré toute sa vie au service des produits du terroir et des métiers de la gastronomie.
La Profession lui doit en particulier la mise à l'honneur du Magret dont on connait aujourd'hui le succès. Un héritage dont elle est fière de se faire la gardienne. En effet, c'est en 1959 que le Chef de la prestigieuse table de l'Hôtel de France à Auch, dans le Gers, a l'idée de le proposer à sa carte, coupé en fines tranches après cuisson. Il s'agit alors d'une véritable révolution culinaire puisque cette viande savoureuse, issue des canards et des oies à foie gras, n'était auparavant consommée que sous forme de confit ...
Fondateur de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière (UMIH) qu'il a présidé pendant de nombreuses années, André Daguin est resté profondément attaché et fidèle à ses racines du Sud-Ouest tout au long de sa vie. Cet homme de valeurs a ainsi toujours apporté un soutien sans faille à la Profession du foie gras, pour laquelle il a investi beaucoup de temps et d'énergie. Traduction de cet engagement inaltérable, il accompagnait notamment les jeunes concurrents du Challenge Foie Gras des Jeunes Créateurs Culinaires avec une immense bienveillance. Il avait en effet accepté d'assurer la présidence du Jury de ce concours culinaire dès son lancement en 2005.
Les professionnels de la filière française du foie gras, réunis au sein du CIFOG, remercient André Daguin pour son engagement à leurs côtés et présentent leurs plus sincères condoléances à toute sa famille."



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Paysud Mag. Responsable: Gilbert Garrouty, journaliste
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