Un communiqué du Conseil départemental de la Gironde :
"Le Président de la République travaille dans le plus grand secret depuis des mois avec les 5 Présidents de Métropoles à un rapprochement entre les Métropoles et les Départements. Pour Jean-Luc Gleyze, président du Département de la Gironde, « la métropolisation est une fausse bonne idée », tout en rappelant « Je ne suis pas un Gaulois réfractaire mais je peux être un Girondin farouche. »
NDLR: à lire également

• "Qu’est-ce que la métropolisation ?

- L’absorption de l’ensemble des compétences départementales par les Métropoles sur leur périmètre.
- Le repositionnement des Départements uniquement sur les zones périurbaines et rurales.
- 5 Métropoles de plus de 500 000 habitants concernées : Nantes, Toulouse, Nice, Lille et Bordeaux.
- Une réorganisation territoriale inspirée du modèle lyonnais.

• Pourquoi le modèle lyonnais n’est pas transposable en Gironde ?

-La Métropole lyonnaise représente les ¾ des Rhodaniens, alors qu’en Gironde il y a autant de métropolitains que de non métropolitains.
- Contrairement à Lyon qui occupe la partie Sud du Rhône de façon assez homogène, Bordeaux se trouve en plein centre de la Gironde. Cela reviendrait à créer un trou noir à l’emporte-pièce au beau milieu du Département.

• Un calendrier fou

Alors que ce rapprochement a pris des années à Lyon, le Gouvernement souhaiterait avancer sur un projet de loi avant l’été, sans même en connaître aujourd’hui les contours.
Ce serait un passage en force sans précédent du Gouvernement qui remettrait en question les services publics qu’assurent actuellement nos cinq Départements auprès de 8 millions d’habitants, en moins de 9 mois.
Des conséquences néfastes pour les Girondines et les Girondins :
- accentuation des fractures sociales et territoriales : aujourd’hui, le Département joue un rôle de redistribution des richesses entre la Métropole et le reste du territoire girondin. Cette réorganisation affaiblirait cette solidarité territoriale, fragiliserait le tissu social et alimenterait la montée des extrêmes.
- diminution des moyens financiers des Départements : la perte des droits de mutation signifierait la perte d’une ressource dynamique. La seule variable d’ajustement deviendrait alors la diminution de l’investissement et donc la réduction des services publics.
- augmentation des coûts par la création de doublons : cela impliquerait de dédoubler, entre Métropole et Département, les directions des collèges ou du social mais aussi de créer notamment deux Maisons des personnes handicapées (MDPH), deux Centres de l’enfance et de la famille (CDEF), deux SDIS…
La Métropole de Bordeaux ne doit pas être opposée au reste du territoire

« La Gironde est un tout et le Département en est le garant ! » rappelle Jean-Luc Gleyze. Il existe une porosité évidente entre la Métropole et le reste du territoire, liée aux modes de vie des Girondines et des Girondins. Demain qui va gérer au quotidien cette interconnexion ? Par exemple pour l’accueil des jeunes enfants lorsque les parents travaillent dans la Métropole mais habitent à l’extérieur… ou inversement, pour les personnes âgées ou en situation de handicap qui vivent à l’extérieur de la Métropole mais bénéficient de services à domicile domiciliés dans la Métropole… ou inversement, pour les associations dont le champ d’intervention est départemental… Faudra-t-il demain créer de nouvelles structures de coordination entre le Département et la Métropole, ajoutant ainsi à la complexité administrative ?
Jean-Luc Gleyze en appelle à une mobilisation de tous, citoyens élus et non élus, pour défendre
- la proximité dans la démocratie et l’action publique ;
- l’équilibre et la complémentarité entre rural et urbain ;
- la garantie de l’unité de nos territoires, facteurs d’équité entre nos concitoyens.
Il donne rendez-vous à toutes les Girondines et tous les Girondins le 13 octobre en fin de matinée à l’immeuble Gironde, avenue du Maréchal Juin, à Bordeaux.
LES SOUTIENS-A ce jour, cet appel bénéficie déjà du soutien des élus de la majorité départementale, de Gérard César, Président de l’Association des Maires de Gironde, de Daniel Barbe, Président de l’Association des Maires Ruraux de Gironde, de Dominique Bussereau, Président de l’Association des Départements de France, de Jacques Breillat, Président du Groupe Gironde Avenir, d’Alain Anziani, Maire de Mérignac et Vice-Président de Bordeaux Métropole, et des Présidents des départements voisins (Haute Vienne, Lot et Garonne, Dordogne)."