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L'agriculture de Nouvelle Aquitaine face aux politiques mondialistes

Les quatre axes d'action de la chambre régionale d'agriculture-la crainte des incidences des traités de libre échange- déjà la hausse des importations de maïs

Le président de la chambre régionale d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine , Dominique Graciet, réélu comme on le sait pour six ans, vient d'effectuer un tour d'horizon sur une conjoncture mitigée- marquée par la sécheresse, et par les critiques des pratiques agricoles- et d'énoncer les grandes priorités de la mandature qui, globalement, se cale sur les orientations politiques régionales, en particulier en matière de transition écologique. Sur ce point on verra qu'il y a loin des voeux à la réalité comme on le montre la situation en matière de "sorties des pesticides".
Pour ce qui est de l'indice de satisfaction à l'égard de la politique macroniste, il ne semble pas au plus haut niveau aussi bien en ce qui concerne les dossiers du CETA, du Mercosur, et de la taxe foncière sur le non bâti que le gouvernement envisage de réduire de 15% dans le cadre du projet de loi de finance 2020. Dominique Graciet a souligné que cette taxe rapporte près de 300 millions d'euros aux chambres, et que si elle devait baisser, il en résulterait un manque à gagner de 45 millions par an ce qui est, à ses yeux, "inadmissible" et pourrait entraîner la suppression de 70 postes d'agents de ces institutions.
Quant au CETA, déjà "provisoirement" en vigueur et approuvé par la majorité des députés français- il supprime les droits de douane sur 98% des produits entre les deux zones concernées- il expose dangeureusement l'agriculture française et européenne, ainsi que les consommateurs pour ce qui est de la qualité, voire de la sécurité alimentaire. Quant au Mercosur, Emmanuel Macron a annoncé "qu'il retirait son soutien" à ce projet de traité, mais en la matière c'est l'Europe qui négocie...
La chambre régionale se fixe quatre grands axes de travail:
- L’autonomie alimentaire et protéique
- L’adaptation au changement climatique
- Le Développement des énergies renouvelables
- La Transition agro-écologique "qui est le fil rouge du Contrat d’Ambition Régional proposé par la Chambre régionale d’agriculture à la Région Nouvelle-Aquitaine ".
La Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine poursuit également son travail sur les sujets fondamentaux que sont : l’agriculture biologique, les filières cultures végétales et productions animales, l’agritourisme, les circuits courts et la forêt.



L'AGPM constate une forte hausse des importations de maïs
Parallèlement l'AGPM (Association Générale des Producteurs de Maïs) qui s'est réunie à Montardon, confirme les incidences climatiques, mais aussi celle des options politiques, en particulier communautaires. L'AGPM constate notamment:
"L’été a été marqué par une sécheresse quasi généralisée et deux épisodes de canicule sévères, défavorables aux cultures de maïs. Seul le sud-ouest de la France tire son épingle du jeu, avec des pluies salvatrices qui permettent d’envisager des résultats prometteurs.
Pour le reste du territoire, les rendements seront affectés, y compris pour les cultures irriguées sur les bassins concernés par des restrictions d’irrigation parfois précoces.
Au-delà des résultats agronomiques, les cours du maïs ont enregistré une forte baisse durant l’été : le revenu de la « ferme maïs » sera par conséquent en retrait par rapport à l’an passé ! Dans le même temps, les importations de maïs de l’Union Européenne connaissent un début de campagne record avec déjà 3,2 Mt enregistrés pour les deux premiers mois de la campagne, contre 1,4 Mt pour les trois dernières années. Cette situation vient conforter la tendance haussière des importations de maïs qui ont atteint le niveau inégalé de 24 Mt lors de la dernière campagne.
Si ni l’UE, ni la France ne peuvent agir sur la météo, elles peuvent (et doivent) faire le choix de préserver leur maïsiculture en faisant preuve de cohérence. En effet, les principaux producteurs de maïs européens ont accès à des modes de production interdits aux maïsiculteurs français. Soyons logiques ! Soit ces derniers sont acceptables et il faut d’urgence lever ces interdictions, soit ils ne le sont pas et il faut cesser les importations. Dans ce contexte, la conclusion de l’accord UE-Mercosur, avec un contingent de 1 Mt pour le maïs grain et le sorgho, n’est pas envisageable. De même, la France devra s’opposer aux droits anti-dumping proposés par l’UE sur les engrais azotés qui viendraient encore renchérir les charges de production françaises
."



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Paysud Mag. Responsable: Gilbert Garrouty, journaliste
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