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L'évacuation du squat de Cenon crée des remous
Pas de trêve hivernale pour les occupants d'un squat dit "zone libre"à Cenon (Gironde). La Préfète a en effet accordé le concours de la force publique pour procéder à l'évacuation de l'ancienne résidence de personnes âgées, rue Pelletan de cette ville de l'agglomération bordelaise en exécution du jugement du tribunal de Bordeaux du 20 janvier 2020 "l'ordonnance précisant que la trêve hivernale ne s'appliquait pas vu l'urgence de la situation". Selon la préfecture, outre l'illégalité de l'occupation, les risques étaient importants pour les occupants (surtout des albanais, géorgiens, maghrébins) en termes de sécurité (branchements électriques dangereux) et de santé. Le squat était également considéré comme donnant l'occasion de troubles publics selon l'avis des riverains.
Le communiqué de la préfecture assure que des dispositions étaient prises pour assurer le relogement des intéressés. 230 places avaient été réservées dans 9 départements. "Toutes les personnes qui le souhaitaient se sont vues proposer des solutions de mise à l'abri. Des masques,du gel et des paniers repas leur ont été distribués".
Neuf bus étaient sur place pour assurer le transport. La préfecture indique:"certaines associations présentes sur les lieux ont dissuadé les personnes évacuées d'accepter les propositions d'hébergement allant juqu'à les récupérer dans les bus". Seulement 58 personnes ont accepté la proposition d'hébergement par l'Etat (à Bordeaux, Guéret, Limoges, Angoulême, Agen).
La préfecture précise d'autre part qu'une personne sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français a été placée en rétention administrative. Deux autres personnes interpellées pour outrage à une personne dépositaire de l'autorité publique ont été placées en garde à vue.
Les lieux libérés "ont été rendues à leur propriétaire- SA LOGEVIE- qui procédera à la sécurisation du site. Les bâtiments seront ensuite détruits pour y construire des logements sociaux et de commerces dans le cadre du projet d'aménagement du haut Cenon" indique la préfecture.
LE NPA 33 CRITIQUE-L'évacuation provoque la colère du NPA33 qui affirme notamment dans un communiqué:"Trois cents personnes, dont plus d’une centaine d’enfants qui y avaient construit depuis novembre 2019 un lieu de vie sécurisé avec le soutien d’associations et de bénévoles, se retrouvent à la rue, sans aucune solution de relogement pérenne et, pour quelques-uns, des propositions de nuits d’hôtel jusqu’à des centaines de kilomètres.
La préfète, dont un des faits d’armes est le démantèlement de la Jungle de Calais, remet ces familles à la rue en pleine trêve hivernale, crise du Covid, couvre-feu et températures à la baisse. Pour la plupart, ces familles ont un travail, des enfants scolarisés, qui sont brutalement arrachés à leurs écoles, à leurs camarades."

RESERVES DE LA MAIRIE DE BORDEAUX-"Ces expulsions interviennent au pire moment : au cœur de l’hiver, au cœur de la crise sanitaire", déplore pour sa part la mairie de Bordeaux. Laquelle ajoute : "aujourd’hui, dans l’urgence qui lui est imposée après l’expulsion de Cenon, Bordeaux accueille pour la journée à l’Athénée municipal les personnes, hommes, femmes et enfants, arrivés sur le parvis de la cathédrale dans la matinée.
Un diagnostic social pourrait y être réalisé par l’Etat, en partenariat avec le CCAS de Bordeaux, pour que des solutions acceptables soient trouvées avant le couvre-feu de 18h.
D’une façon générale, la Ville de Bordeaux attend d’être informée lorsque des expulsions sont engagées sur son territoire.
Partant, un travail partenarial pourrait être engagé sur la recherche commune de solutions dignes, pérennes, permettant l’évolution des personnes et familles à la rue vers une insertion sociale et professionnelle"
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Paysud Mag. Responsable: Gilbert Garrouty, journaliste
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