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La baisse de la consommation de viande pèse sur le devenir de l'élevage
Les concours de bovins du salon international de l'agriculture, de la race blonde d'Aquitaine à la charolaise, en passant par la limousine, nous montrent des animaux bien en chair, résultat de dizaines d'années de sélection. Si les éleveurs de ces animaux de concours souffrent moins que les autres, ceux qui se contentent de faire des bovins à viande sont confrontés à un contexte peu encourageant, et parfois au désespoir. Il y a, certes, la question des prix, mais aussi un contexte détracteur. La consommation de viande est mise en cause, des associations guettent les errements dans les abattoirs, comme on vient de le voir à propos de celui de la Sobeval à Périgueux. Selon l'administration, les règles y sont pourtant respectées. Mais il n'en demeure pas moins que le fait de dévoiler un spectacle cauchemardesque entretient la sensiblerie du public.
Tout ceci n'est pas sans conséquences. Ainsi un article d'Aurore Payen ( Centre d'Etudes et de Prospective) s'appuyant sur le modèle Magali2 (la modélisation est aussi l'une des spécificités de notre temps) et sur une étude du CREDOC, permet de constater que des nuages planent sur les lendemains de l'élevage. Constat:
"Après avoir crû jusque dans les années 1980, puis stagné durant une dizaine d’années, la consommation totale de viande a reculé depuis les années 1990, et enregistré une baisse de 12 % entre 2007 et 2016 selon une étude du Crédoc. Plus précisément, de 2007 à 2017, les consommations annuelles
moyennes de viandes ovine/caprine, porcine et bovine ont diminué respectivement de 28 %,9 % et 11 % environ, alors que celle de volaille a augmenté de 15 %2. La charcuterie se distingue des autres pièces de porc par sa consommation globalement croissante depuis les années 1980. Ces tendances pourraient se poursuivre puisque, toujours selon le Crédoc, 47 % des Français interrogés estiment manger de la viande en trop grande quantité"

Ainsi en 2025 la consommation de viande de bœuf et de porc pourrait avoir diminué de 43,5% soit une baisse globale de la consommation de viandes de 38%.
Il est évident que de telles perspectives pèseront sur la filière avec des incidences sur les prix, comme sur les exploitations herbagères pas nécessairement réorientables vers les productions végétales qui, elles, ont le vent en poupe avec le développement du végétalisme. Les filières viandes ne manqueront pas cependant de communiquer . L'étude en question souligne aussi que si la consommation de viande baisse dans les pays développés, elle croît dans les pays émergents. Ce qui laisse entendre que la demande de ces derniers pourrait compenser du moins en partie la chute. Mais encore faut-il être en situation de pouvoir exporter....
G.G.


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Paysud Mag. Responsable: Gilbert Garrouty, journaliste
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