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Manifestations et grèves: le prix du bras de fer

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Le rouge et le jaune
La grande gabegie continue. Des pans de l'économie s'écroulent, des entreprises publiques ou non perdent des millions d'euros tous les jours, les manifestants-grévistes tirent un trait sur un mois de salaire, et ils semblent prêts à en sacrifier un autre. Ce jour à Paris, comme à Toulouse, syndicalistes opposés à la réforme des retraites et gilets jaunes se sont rejoints dans la rue au nom de la convergence de leurs luttes. Ce n'est donc pas fini, et cela pourrait même empirer la semaine prochaine. Si les défilés de ce samedi n'ont pas connu d'incident majeur, on a pu cependant observer de la tension et de l'exaspération, et même entendre parfois scander le mot "révolution". Mais en haut lieu on n'entend rien. C'est comme une machine de guerre qui poursuivrait sa route. La raison, la sagesse- le souci de la cohésion nationale- eussent dû conduire au dialogue et au compromis. Or, le ton, ne peut que monter dans la rue et si les grévistes subissent la défaite, il en restera quelque chose de malsain.
L'affaire de la promotion dans la Légion d'Honneur du représentant d'un fonds de pension américain, les révélations des connexions avec la finance, les incitations aux formules de retraite par capitalisation -on a déjà pu observer de la publicité en ce sens sur France2- apportent de l'eau au moulin de la mobilisation.
Incompréhensions- Dans les réseaux sociaux certains mettent en cause les grévistes Mais ce n'est tout de même pas eux qui ont lancé un projet de réforme des retraites lequel de plus, ne s'imposait pas. Qui? On peut le dire pour reprendre l'expression d'un célèbre humoriste. On ne comprend pas toujours que ce qui est en jeu pour le citoyen c'est le niveau et la sécurité des pensions de retraite lesquelles seraient mises mal par le système à points et par les risques découlant des formules du privé. On ne leur dit pas trop non plus que le but du jeu est de réduire le poids du social pour les entreprises, de façon à les aligner sur les concurrents de la mondialisation. En fait la question des retraites est liée aux choix politiques globaux, et il n'est pas acceptable que l'on retourne à la situation sociale du 19e siècle.
Gilbert Garrouty


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