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Marché foncier 2019:déjà un mouvement vers la campagne
La crise sanitaire a du bon:elle a permis à la presse des régions de participer à la conférence de la FNSAFER sur le marché des biens fonciers en 2019 qui s'est déroulée ce jour en ligne. Que faut-il en retenir? En premier lieu qu'il s'agit d'une bonne année reflétant l'économie active du monde "d'avant" le COVID-19.
Le bilan, comme l'ont souligné les dirigeants de la FNSAFER fait en effet ressortir la dynamique des transactions, quelque 335000, pour un marché global de 35 milliards d'euros. Mais il mettait déjà en évidence des mouvements: l'intérêt des urbains pour les maisons à la campagne, mais aussi le drame que vivent les territoires tournés vers l'élevage pour lesquels les SAFER lancent un cri d'alarme. Selon ces dernières l'élevage est en danger avec la baisse du nombre des exploitations tournées vers cette production au profit des grandes cultures. En plaine les prés y sont consacrés, parfois sous forme sociétaire. Ce qui ne sera pas sans effet sur la souveraineté alimentaire, la vie des territoires, l'aspect des paysages, la biodiversité. Les difficultés du secteur, en particulier dans le domaine laitier, et les départs à la retraite, sont à l'origine de ce changement. Conséquence sur les terres et prés libres: des prix stables à 6000€ l'ha.
"Si nous ne retrouvons pas pour ces filières plus d’équilibre économique, plus de reconnaissance et de confiance en l’avenir, nous nous dirigeons vers une uniformisation et un appauvrissement irréversible de nos campagnes" affirmait Emmanuel Hyest, président de la FNSAFER.
L'un des autres faits marquants de l'année 2019 est la progression de 6,2% en moyenne des prix des vignes AOP, ce qui vaut pour celles de la région de Cognac à 51 800€ l'hectare. On note cependant des effritements en Champagne et dans le Bordelais.
D'autre part, comme si le public avait eu un pressentiment à l'égard du virus , une certaine recherche entraînant une hausse moyenne de +1,8% ( 171 000€ le lot) est enregistrée sur les maisons à la campagne. Evolution que l'on peut rapprocher d'une autre: les terrains constructibles de moins de 1 ha acquis par les particuliers ont augmenté de 2,1% (72 700€ le lot).
On s'attend évidemment à ce que la demande de maisons à la campagne s'intensifie, le télétravail permettant de s'y domicilier. Autre élément significatif: on assiste à une modération du marché de l'urbanisation (moins 3,6%). A noter enfin que la FNSAFER ne constate pas d'accélération significative des achats étrangers.
Gilbert Garrouty

Pendant la visio-conférence (DR)
Pendant la visio-conférence (DR)
Le commentaire d'Emmanuel Hyest, président de la FNSAFER:
"La crise sanitaire inédite que nous vivons aujourd’hui nous amène à élargir encore notre réflexion: comment adapter notre agriculture aux enjeux liés à cette crise ? Comment être au plus près des nouvelles attentes des citoyens (ou consommateurs)? Comment territorialiser nos productions pour limiter les effets négatifs des échanges mondiaux?Il s’agit de relancer notre économie et de l’inscrire dans la durabilité et la résilience plus que jamais nécessaires, mais aussi, de garantir notre souveraineté alimentaire.Nous pouvons, et nous devons, relever l’ensemble de ces défis. Mais pour cela, la loi du plus fort ne doit pas prévaloir dans l’affectation des ressources les plus rares –le foncier en est une.La régulation doit être et rester la règle, pour plus de partage, plus de richesse humaine et économique.En cette période de crise, plus que jamais, il faut trouver le courage de rénover la régulation du foncier en l’étendant au marché des parts sociales.
Notre avenir en dépend".

Marché foncier 2019:déjà un mouvement vers la campagne


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