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La nouvelle année en alerte jaune
Le mouvement des Gilets Jaunes, sans doute attisé par certaines paroles ministérielles, a repris l'offensive, tandis que le gouvernement entend poursuivre comme si de rien n'était le train de ce qu'il appelle des réformes, mais qui ne sont que des retours en arrière en matière sociale. Concernant les évènements actuels il estime avoir consenti les concessions nécessaires, et reporte la suite au "grand débat national"....

Rarement a-t-on entamé une nouvelle année dans une aussi curieuse ambiance. Malaise, interrogations, scénarios diversement imaginables quant aux lendemains. L'action des Gilets Jaunes qui semble devoir se poursuivre n'est pas étrangère à cette angoisse générale face à un avenir incertain. D'aucuns pointent la responsabilité de ces mécontents stationnant sur les ronds-points ou désireux de se faire entendre sur la plus belle avenue du monde. Les mêmes eussent préféré que le smicard se satisfasse encore longtemps de son état, qu'il accepte sans rechigner son alignement sur les bas salaires du monde.
Cependant si l'on prend les choses à leur commencement, il est évident qu'une politique mieux conçue eut évité la crise, donc les Gilets Jaunes, donc l'incidence négative sur l'économie. Si rien ne change sur le fond on se demande comment les mesures impopulaires dictées par la majorité présidentielle pourront être acceptées.  On ne gouverne pas en effet contre l'avis du peuple comme le répètent François Bayrou ou Nicolas Dupont-Aignan, et d'autres.
On dira, certes, que ce grand débat national s'annonce, et que c'est une occasion pour le peuple de se faire entendre. A voir. Si on se réfère au passé on s'aperçoit que ce genre de palabres a souvent été un miroir aux alouettes. Si on voulait vraiment satisfaire ce peuple "haineux" et l'autre, nul besoin de discutailler pendant des semaines. Il est assez d'experts pour trouver des réponses aux problèmes des territoires, des salaires, des retraites (qu'il suffirait de ré-indexer). La voix des citoyens peut quant à elle se faire rapidement entendre par la simple application du référendum qui est déjà inscrit dans la Constitution de la Ve République. Mais encore faudrait-il que le peuple soit consulté. Et il n'est pas que des questions institutionnelles. La participation des salariés dans les entreprises gagnerait elle-aussi, à être repensée. Une chose est sûre:le climat actuel est fort malsain. Espérons que 2019 ne viendra pas s'ajouter à la liste maudite des années en 9!
Gilbert Garrouty


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