Le décollage de l'agriculture bio se fait attendre
La France, premier pays agricole de l'Union Européenne, se situe toujours péniblement au 22e rang européen en matière de production agricole biologique, avec seulement 2% des surfaces consacrées à cette forme d'agriculture. Elle vient derrière l'Italie et l'Espagne. L' agriculture aquitaine est, elle-aussi, au stade des 2%. Au cours d'une rencontre organisée par la Région Aquitaine les divers opérateurs se sont efforcés de détecter les freins au développement. Sans trouver de réponse très précise.

Usine de compote bio- Plusieurs témoignages, dont celui de François Laffite en matière de production de kiwis, ont montré qu'il est possible de franchir le pas, mais non sans une technicité pointue, et un retour à l'agronomie. D'importants investissements sont également en cours, comme celui de Vitamont en collaboration avec Danival en Lot-et-Garonne: la plantation de 50 à 100 hectares de pommiers selon des techniques permettant la mécanisation, en vue de la production de jus et de compote bio. Une initiative, a annoncé Alain Brugalière, qui devrait conduire à la création de la première unité de production de compote dans la région.
Industrialiser le bio?

Pas de soupçons
C'est Jacques Weil (Fédération Régionale des Coopératives) qui a favorisé le débat en se demandant si les freins ne sont pas du côté d'une certification trop rigoureuse et des questions de revenu. Il faut en effet cinq ans"de conversion" pour passer d'une agriculture à l'autre, et les rendements sont généralement moindres. La coopérative viticole d'Irrouleguy accorde ainsi une prime à l'hectare de 900 euros pendant trois ans. Mais sur la question de la certification, Patrick Grizou, président d'Arbio, a estimé que l'on a pas de raison de soupçonner un éventuel laxisme des autres producteurs européens "le cahier des charges étant le même pour tous". Peut-être le savoir-faire requis, le changement de culture (intellectuelle) font-ils hésiter les agriculteurs français. Il faut sans doute y ajouter la question de la main d'oeuvre, du faible nombre de successions chez les agriculteurs, et le niveau d'implication des structures. Si Terres du Sud participait directement au débat ,ce n'était pas le cas des deux groupes coopératifs leaders....Néanmoins, pour Béatrice Gendreau la formation et l'assistance technique sont des priorités.
Paysud Mag. Responsable: Gilbert Garrouty, journaliste
Contact:info@paysud.com
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